Cycles Delly – Georges Schmidely

Un hommage à Georges Schmidely et au patrimoine cycliste français.

Façade du magasin Delly au 36 rue Berlier, Dijon

Introduction : L’héritage de Georges Schmidely

Georges Schmidely (1899–1990) était bien plus qu’un fabricant de vélos – c’était un artisan mécanique et une figure incontournable de la scène cycliste dijonnaise. Depuis son modeste atelier situé au 36 rue Berlier, il fonda Cycles Delly, une marque incarnant le charme et l’ingéniosité du cyclisme français du milieu du XXe siècle. Ancien mécanicien du Tour de France, Schmidely mettait son savoir-faire acquis sur les routes dans chaque cadre qu’il produisait.

Contexte et débuts

Georges Schmidely (né en 1899) était un cycliste français originaire de Dijon, en Bourgogne. Il s’est fait connaître du cyclisme local dès sa jeunesse dans les années 1920, participant d’abord à des courses régionales en tant que coureur amateur. Par exemple, son nom apparaît dans le résultat d’une course de Dijon des années 1920 (8e place) aux côtés d’autres cyclistes locaux.

Schmidely était membre de l’Union Sportive Dijonnaise (US Dijon), club cycliste où il a perfectionné ses compétences et acquis une réputation d’aptitude mécanique.

Mécanicien du Tour de France
Au début des années 1930, Schmidely passe du statut de coureur à celui de mécanicien, intégrant l'équipe d'encadrement des équipes cyclistes. Il est mécanicien du Tour de France, un rôle qui l'amène à maintenir les vélos en état de marche pendant les longues semaines de l'épreuve.

Des sources contemporaines le désignent explicitement comme « mécanicien sur le Tour de France », confirmant ainsi son implication au sein de l'équipe technique du Tour.

Dans les années 1930, le Tour de France comptait des équipes nationales et des voitures d'assistance neutres, ce qui signifiait que les mécaniciens qualifiés étaient très recherchés. Le fait que Schmidely soit basé à Dijon – une ville souvent située sur le parcours du Tour – et ses relations avec les clubs ont probablement contribué à le placer au sein de l'équipe d'assistance du Tour. Bien que les années ou les équipes avec lesquelles il a travaillé ne soient pas clairement documentées dans les archives publiques, il est clair qu'il a participé au Tour à cette époque. 

Des mécaniciens comme Schmidely voyageaient avec le convoi, réparant les vélos lors des étapes ou en cas de chutes et de pannes mécaniques. Ils travaillaient souvent en coulisses, changeant les pneus, centrant les roues et réglant les vitesses pour que les coureurs vedettes puissent poursuivre l'étape du lendemain. À ce titre, Schmidely a contribué aux succès des Tours des années 1930 depuis les voitures d'équipe et les ateliers de réparation, même si son nom ne faisait pas la une des journaux (à l'époque, les médias avaient tendance à mettre en avant les coureurs plutôt que l'équipe). Les amateurs de cyclisme locaux ont cependant pris note de ses aventures sur le Tour – son rôle était une source de fierté pour la communauté cycliste de Dijon.

Les coureurs et les mécaniciens du Tour de France en 1933

Georges Schmidely dans son atelier à Dijon, vers les années 1950

Héritage sportif et Tour de France

En tant que mécanicien sur le Tour de France, Schmidely développa un sens aiguisé des besoins des coureurs : fiabilité, efficacité, simplicité mécanique. Ces priorités se retrouvent dans chaque cadre Delly. Très engagé au sein du club cycliste US Dijon, ses vélos furent souvent présents dans les courses locales de Bourgogne – appréciés par ceux qui reconnaissaient la vraie qualité artisanale.

Conception des cadres et savoir-faire

Chaque cadre Delly était brasé à la main à partir de tubes en acier, avec des raccords soigneusement limés et des géométries choisies selon les besoins du cycliste. L’approche de Schmidely était ancrée dans la fonctionnalité et la performance. Les cadres utilisaient généralement un boîtier de pédalier à filetage français de 68 mm, avec des pattes horizontales et une attention particulière aux détails tels que le passage des câbles et le dégagement pour les garde-boue.

Innovations : Plateaux ovales et composants

Les vélos Delly sont surtout connus pour l’utilisation de plateaux ovales, notamment ceux de la marque Elan. Ces plateaux elliptiques, précurseurs dans leur domaine, visaient à lisser la transmission de la puissance du pédalage. Schmidely en fut un précurseur, les intégrant comme une signature technique sur nombre de ses modèles. Les composants provenaient principalement de fabricants français : dérailleurs Simplex, freins Mafac, moyeux Normandy – choisis avec soin par un mécanicien averti.

Badge de direction original émaillé de Cycles Delly

Décalcomanie distinctive SCHMIDELY sur le tube diagonal du cadre

Identité visuelle : Logos, peintures et finitions

Les vélos Delly arboraient des touches esthétiques raffinées : peintures bicolores dans des tons profonds (vert forêt, bordeaux, bleu marine), avec raccords soulignés à la main et panneaux de direction contrastés. Les cadres portaient un badge de direction émaillé – un écusson rouge et crème indiquant \”Cycles Delly\” et l’adresse dijonnaise. Le nom du constructeur figurait fièrement sur le tube diagonal en lettres dorées : G. Schmidely – Dijon. Ces éléments graphiques exprimaient la fierté de l’artisan et un style typiquement français – reconnaissable entre mille.

Gros plan d’un autocollant Schmidely original pour tube diagonal sur un cadre de vélo Delly vintage (logo rouge en forme de losange avec les inscriptions « SCHMIDELY » et « Dijon » en lettres dorées). Cet exemple provient d’un vélo de route Delly non restauré du milieu du siècle, et montre l’autocollant toujours collé au tube diagonal.

Le texte doré et le petit « Dijon » sont clairement visibles, correspondant au design authentique décrit par les collectionneurs. Ces autocollants étaient laqués sur le cadre et survivent souvent à des décennies de patine.

Un vélo Delly vintage complet (cadre mixte à cadre ouvert) découvert par un collectionneur, portant encore le logo Schmidely sur son tube diagonal, dans sa livrée d’origine.

Bien que le vélo soit patiné, on peut apercevoir le logo rouge Schmidely sur le tube diagonal. Ce vélo a été fabriqué par Schmidely à Dijon (année exacte inconnue, probablement dans les années 1950), et le message de son propriétaire confirme qu’il s’agit d’une trouvaille Schmidely.

.La présence de ce logo sur un cadre intact illustre l’apparence du logo en contexte, généralement accompagné d’un badge « Delly » sur le tube de direction (sur ce vélo, le badge indique « Cycles Delly – 36 rue Berlier – Dijon », adresse du magasin Schmidely)

Remerciements & préservation

Bien que Cycles Delly n’existe plus en tant qu’atelier commercial, son héritage perdure grâce aux collectionneurs et passionnés. Les forums de vélo vintage, les archives dijonnaises et les restaurations personnelles continuent de faire revivre des vélos Delly dans leur état d’origine. Merci à celles et ceux qui partagent leurs photos, récits et souvenirs – et surtout à ceux qui entretiennent la mémoire de G. Schmidely, véritable artisan du cyclisme français.